Sortir de l'enfer de la culpabilité
Sortir de l'enfer de la culpabilité
La culpabilité a de multiples visages. Elle nous assaille quelquefois brutalement mais le plus souvent reste tapie, latente au fond de nous.
Nous connaissons tous dans nos veines l'effet pervers de ce poison insidieux, capable de nous gâcher nos meilleurs moments.
Culpabiliser veut dire " se sentir coupable ". Alors sommes nous réellement coupables ? Et si oui, de quoi concrètement ? Je suis coupable de transgresser des interdits.
Par exemple, à peine suis-je assis sur le canapé que monte en moi un affreux mal être.
Que se passe-t-il ? Et bien, je me suis mis à penser qu'il y a la machine de linge à étendre, qu'il faudrait changer la litière du chat, que je n'ai pas réglé la facture du téléphone... Bref, je sabote ma pose.
La détente est un interdit que je suis en train de transgresser et je culpabilise.
Comment s'est installé cet interdit ? Peut-être m'a-t-on reproché ma " paresse " quand j'étais enfant ou bien mes parents m'ont-ils montré l'exemple à suivre en s'activant du matin au soir sans jamais souffler ? Peut-être critiquaient-ils vivement tel voisin adepte de la détente, requalifié de " fainéant " ou de " bon à rien " ?
La culpabilité nous assaille quelquefois brutalement.
Des interdits, il en existe beaucoup : interdit de se faire plaisir, interdit de rester enfermé quand il faut beau, interdit de se reposer, interdit de " perdre son temps ", interdit d'être faible ou vulnérable, interdit de se tromper... L'interdit le plus redoutablement complet étant celui d'être imparfait !
Remplacez ces interdits par vos choix de vie.
Comment ? Tout d'abord en faisant la liste des comportements que je critique chez les autres. Car, je critique, chez les autres, les comportements que je m'interdis. Pardi, c'est révoltant que d'autres aient l'outrecuidance de s'autoriser ce que, moi, je m'interdis !
Par exemple, si je critique l'exubérance de telle personne, il est fort probable que je m'interdis d'être extraverti.
Ensuite, je dois me rendre la permission d'être ce que j'ai envie d'être. Qu'est-ce que l'on m'a fait croire à propos de l'exubérance ? En quoi est-ce " mal " d'être exubérant ? Et qu'est-ce que ça peut apporter de bien ? Après tout, j'ai le droit d'être exubérant si je le veux et de ne pas l'être si je ne le veux pas. L'interdit levé, ma façon d'être deviendra un choix personnel donc une éthique intérieure et non plus une obligation extérieure.
Je pourrai être en paix avec moi et avec ceux qui ont fait d'autres choix
. Il est par contre indispensable de conserver l'interdit de porter atteinte à l'intégrité morale, physique ou matérielle d'autrui ainsi que l'interdit de transgresser les lois ! La culpabilité qui naîtrait de la transgression de ces interdits là doit rester en fonction pour permettre la vie en société.
Je suis coupable de refuser de porter les problèmes des autres. Dans ce cas, mon sentiment de culpabilité provient d'un transfert de responsabilité. En principe, nous avons tous notre " sac à dos " de problèmes et, bien sur, il nous appartient de les porter et de les traiter.
Lorsque je ressens de la culpabilité vis à vis de quelqu'un, c'est que je porte dans mon sac à dos un problème qui ne m'appartient pas. Or, je ne peux être responsable que de ce sur quoi je n'ai le pouvoir d'agir directement et je n'ai pas de pouvoir direct sur les problèmes des autres.
Le nettoyage du sac à dos et le tri de son contenu s'imposent! Pour commencer ce nettoyage, il faut faire une distinction très nette entre autonomie et égoïsme.
Il appartient à chacun de porter son sac à dos de problèmes. (Il est amusant de noter au passage que ceux qui vous traitent d'égoïste vous reprochent essentiellement de ne pas penser à EUX !).
Non, je ne suis pas égoïste quand je m'occupe en priorité de mes problèmes personnels de façon à ne pas les faire porter à mon entourage.
Il appartient à chacun d'entre nous de prendre soin de lui et de ses besoins. Un adulte n'a pas à faire prendre en charge ses besoins affectifs ou matériels par quelqu'un d'autre.
Il est, par exemple, impossible de faire le bonheur de quelqu'un d'autre (surtout s'il n'a pas lui même envie d'être heureux !).
Ensuite, rejetez de votre sac à dos tout ce qui est de l'ordre du chantage affectif.
Le fait d'aimer quelqu'un ne donne aucun droit de contrôle sur ses sentiments ou sur sa façon d'être.
Si vous ressentez de la peur ou de la pitié (sentiment très différent de la compassion) pour la personne qui prétend vous aimer, vous portez ses cailloux !
Enfin, remettez les choses à leur place :
si " ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre ", cela veut dire que " celle de l'autre s'arrête là ou commence la mienne ".
Et quand la bible dit " Aime ton prochain " comme " toi même. ", cela signifie " autant " et non pas " plus " ou " à la place de ".
Lorsque votre sac à dos ne contiendra plus que vos problèmes personnels, ceux sur lesquels vous avez le pouvoir et le devoir d'agir directement, vérifiez que vous n'avez pas pris l'habitude de vous servir de votre culpabilité comme d'une suprême excuse pour échapper à vos responsabilités.
" C'est pas de ma faute, c'est Machin qui m'a... " ou " Tu vas pas en rajouter, je culpabilise déjà tellement" !
Et dites fermement :
" A partir de maintenant, j'en prends la responsabilité "
Car la responsabilité est l'antidote à la culpabilité.
Christel Petitcollin
La culpabilité a de multiples visages. Elle nous assaille quelquefois brutalement mais le plus souvent reste tapie, latente au fond de nous.
Nous connaissons tous dans nos veines l'effet pervers de ce poison insidieux, capable de nous gâcher nos meilleurs moments.
Culpabiliser veut dire " se sentir coupable ". Alors sommes nous réellement coupables ? Et si oui, de quoi concrètement ? Je suis coupable de transgresser des interdits.
Par exemple, à peine suis-je assis sur le canapé que monte en moi un affreux mal être.
Que se passe-t-il ? Et bien, je me suis mis à penser qu'il y a la machine de linge à étendre, qu'il faudrait changer la litière du chat, que je n'ai pas réglé la facture du téléphone... Bref, je sabote ma pose.
La détente est un interdit que je suis en train de transgresser et je culpabilise.
Comment s'est installé cet interdit ? Peut-être m'a-t-on reproché ma " paresse " quand j'étais enfant ou bien mes parents m'ont-ils montré l'exemple à suivre en s'activant du matin au soir sans jamais souffler ? Peut-être critiquaient-ils vivement tel voisin adepte de la détente, requalifié de " fainéant " ou de " bon à rien " ?
La culpabilité nous assaille quelquefois brutalement.
Des interdits, il en existe beaucoup : interdit de se faire plaisir, interdit de rester enfermé quand il faut beau, interdit de se reposer, interdit de " perdre son temps ", interdit d'être faible ou vulnérable, interdit de se tromper... L'interdit le plus redoutablement complet étant celui d'être imparfait !
Remplacez ces interdits par vos choix de vie.
Comment ? Tout d'abord en faisant la liste des comportements que je critique chez les autres. Car, je critique, chez les autres, les comportements que je m'interdis. Pardi, c'est révoltant que d'autres aient l'outrecuidance de s'autoriser ce que, moi, je m'interdis !
Par exemple, si je critique l'exubérance de telle personne, il est fort probable que je m'interdis d'être extraverti.
Ensuite, je dois me rendre la permission d'être ce que j'ai envie d'être. Qu'est-ce que l'on m'a fait croire à propos de l'exubérance ? En quoi est-ce " mal " d'être exubérant ? Et qu'est-ce que ça peut apporter de bien ? Après tout, j'ai le droit d'être exubérant si je le veux et de ne pas l'être si je ne le veux pas. L'interdit levé, ma façon d'être deviendra un choix personnel donc une éthique intérieure et non plus une obligation extérieure.
Je pourrai être en paix avec moi et avec ceux qui ont fait d'autres choix
. Il est par contre indispensable de conserver l'interdit de porter atteinte à l'intégrité morale, physique ou matérielle d'autrui ainsi que l'interdit de transgresser les lois ! La culpabilité qui naîtrait de la transgression de ces interdits là doit rester en fonction pour permettre la vie en société.
Je suis coupable de refuser de porter les problèmes des autres. Dans ce cas, mon sentiment de culpabilité provient d'un transfert de responsabilité. En principe, nous avons tous notre " sac à dos " de problèmes et, bien sur, il nous appartient de les porter et de les traiter.
Lorsque je ressens de la culpabilité vis à vis de quelqu'un, c'est que je porte dans mon sac à dos un problème qui ne m'appartient pas. Or, je ne peux être responsable que de ce sur quoi je n'ai le pouvoir d'agir directement et je n'ai pas de pouvoir direct sur les problèmes des autres.
Le nettoyage du sac à dos et le tri de son contenu s'imposent! Pour commencer ce nettoyage, il faut faire une distinction très nette entre autonomie et égoïsme.
Il appartient à chacun de porter son sac à dos de problèmes. (Il est amusant de noter au passage que ceux qui vous traitent d'égoïste vous reprochent essentiellement de ne pas penser à EUX !).
Non, je ne suis pas égoïste quand je m'occupe en priorité de mes problèmes personnels de façon à ne pas les faire porter à mon entourage.
Il appartient à chacun d'entre nous de prendre soin de lui et de ses besoins. Un adulte n'a pas à faire prendre en charge ses besoins affectifs ou matériels par quelqu'un d'autre.
Il est, par exemple, impossible de faire le bonheur de quelqu'un d'autre (surtout s'il n'a pas lui même envie d'être heureux !).
Ensuite, rejetez de votre sac à dos tout ce qui est de l'ordre du chantage affectif.
Le fait d'aimer quelqu'un ne donne aucun droit de contrôle sur ses sentiments ou sur sa façon d'être.
Si vous ressentez de la peur ou de la pitié (sentiment très différent de la compassion) pour la personne qui prétend vous aimer, vous portez ses cailloux !
Enfin, remettez les choses à leur place :
si " ma liberté s'arrête là où commence celle de l'autre ", cela veut dire que " celle de l'autre s'arrête là ou commence la mienne ".
Et quand la bible dit " Aime ton prochain " comme " toi même. ", cela signifie " autant " et non pas " plus " ou " à la place de ".
Lorsque votre sac à dos ne contiendra plus que vos problèmes personnels, ceux sur lesquels vous avez le pouvoir et le devoir d'agir directement, vérifiez que vous n'avez pas pris l'habitude de vous servir de votre culpabilité comme d'une suprême excuse pour échapper à vos responsabilités.
" C'est pas de ma faute, c'est Machin qui m'a... " ou " Tu vas pas en rajouter, je culpabilise déjà tellement" !
Et dites fermement :
" A partir de maintenant, j'en prends la responsabilité "
Car la responsabilité est l'antidote à la culpabilité.
Christel Petitcollin