Mincir (suite et fin)

Le début de ce texte est ici : https://tallulah.blog4ever.com/blog/lirarticle-74295-304559.html

 

Dans ce cas là, que cherches-tu vraiment : être mince, te sentir mince, ou être bien ?

« Etre bien, être heureux tout simplement ! »

Nous y voilà. Ce que tu veux, c'est le bonheur.

« Oui »

Et jusqu'à maintenant, tu croyais que mincir t'apporterait ce bonheur.

« Oui »

Puis tu as cru que te sentir mince serait ce qui te permettrait vraiment d'être heureux.

« Oui »

Mais tu t'es souvenu avoir déjà été heureux indépendamment du fait de te sentir mince.

« Oui »

Et maintenant, crois-tu toujours que ton bonheur viendra de l'un ou l'autre de ces facteurs ?

« Non »

Alors où pourras-tu trouver ce bonheur ?

« Je ne sais plus »

Crois-tu pouvoir être heureux ?

« J'espère »

Reprenons en arrière. Il t'est déjà arrivé d'être heureux.

« Oui »

Dans différentes circonstances, voire même sans aucune circonstances.

« Oui »

Que peux-tu en déduire ?

« Comment ça »

Que peux-tu déduire du fait que le bonheur que tu as éprouvé est apparu dans des circonstances extrêmement diverses, et même souvent en l'absence de circonstances ? Peux-tu relier ce bonheur à une circonstances particulière ?

« Non »

Alors comment peux-tu créer ce bonheur ?

« Je ne peux pas »

Quel était le point commun à tous ces moments ?

« Comment ça »

Ces moments où tu as éprouvé le bonheur ont UN point commun. Lequel ?

« A part le bonheur, je ne vois rien d'autre »

JUSTEMENT !

« Le bonheur ? »

Et bien oui ! N'était-ce pas le point commun de tous ces moments ?

« Oui »

Etait-il lié aux circonstances extérieures ?

« Pas toujours »

N'est-il pas lui même une circonstance ?

« Oui, mais une circonstance intérieure ».

Absolument. Pourquoi cherches-tu le bonheur ?

« Parce que dans ces moments, j'étais heureux »

Et dans ces moments, qu'est-ce qui te rendait heureux ?

« Je n'en sais rien, c'était juste un état intérieur ».

Pourquoi se manifestait-il ?

« Je ne sais pas »

Par exemple, quand tu étais amoureux, pourquoi étais-tu heureux ?

« Parce que tout allais bien ! »

Et aujourd'hui, tout va t-il mal ?

« Non »

Tout ne va t-il pas bien ?

« Si »

Es-tu heureux pour autant ?

« Je devrais l'être »

Oui, mais te sens-tu heureux, sens-tu ce bonheur ?

« Non »

Quand tu étais amoureux, « tu allais bien parce que tout allait bien », et pourtant aujourd'hui tout va aussi bien et tu n'es pas heureux…

« Oui »

Donc le fait d'être heureux était-il lié aux circonstances qui allaient bien ?

« Non »

Alors à quoi ?

« Et bien plutôt parce que j'étais amoureux »

Et ?

« Et j'aimais bien le fait d'être amoureux ! »

Donc tu étais amoureux, et comme tu aimais bien être amoureux, tu te sentais heureux ?

« Oui »

Maintenant, prenons le jour de ton mariage.

« Oui, ce fût l'un des plus beau jour de ma vie ! »

Pourquoi ?

« Parce que j'étais très heureux »

Ce jour là, hormis le fait que tu te mariais, y a t-il autre chose qui aurait pu créer ce bonheur ?

« Non »

Donc pourquoi étais-tu heureux ?

« Et bien parce que je me mariais ! »

Et en quoi cela te rendait-il heureux ?

« Quelle question ! Et bien parce que j'aimais ma femme, que j'ai toujours rêvé de me marier, et qu'en plus c'était avec elle que je voulais me marier ! »

Donc, le bonheur venait-il du mariage en lui-même, ou du fait qu'il correspondait à tout ce que tu désirais ?

« Et bien……je suppose en effet que c'est parce qu'il correspondait à tout ce que je désirais ! »

Donc tu es heureux d'être amoureux parce que tu AIMES être amoureux, et que le fait d'être amoureux répond à ce que tu souhaites.

« Oui »

Et tu es heureux de te marier parce que cela répond au fait que tu as toujours rêvé de te marier, et de plus tu épouses la femme que tu désirais par-dessus tout épouser ?

« Oui, c'est cela »

Donc, ne vois-tu aucun point commun entre ces moments là ?

« Si, je comprend ! J'étais heureux parce que mes désirs chers étaient réalisés ! »

Donc qu'est-ce qui pourrait créer le bonheur ?

« Tout simplement le fait de réaliser mes désirs ! »

Crois-tu pouvoir réaliser tous tes désirs, et crois-tu pouvoir à chaque instant réaliser un désir ?

« Non »

Pourtant tu vois bien que ce que tu appelles « bonheur » n'est que la satisfaction de ce que tu désires.

« Oui ! C'est vrai, tout comme quand j'ai eu une fille ! j'ai toujours rêvé avoir un enfant, et j'étais le plus heureux des hommes car la vie me donnait ce que je désirais »

Maintenant, examinons les moments où tu as éprouvé ce bonheur en dehors de toute circonstances.

« Oui, je m'en souviens comme si c'était hier ! »

Pourquoi ?

« C'était tellement intense ! »

Pourtant ces jours là, il n'y avait aucune circonstance particulière qui t'aurait permis d'être heureux en exauçant un de tes désirs ?

« Non, c'était un jour tout à fait normal, banal ! »

Et pourtant, au cœur même d'un de ces jours tout à fait banal, tout à fait comme aujourd'hui, tu as éprouvé le bonheur, tu étais heureux !

« Oh oui ! »

Le bonheur est donc possible en dehors de circonstances « différentes ».

« Oui, on cherche toujours le bonheur dans des choses différentes, espérant le trouver dans une nouvelle voiture, ou dans un corps mince, alors que ces jours là, j'ai vraiment ressenti le bonheur sans toutes ces circonstances ! »

C'est vrai. Donc tu admets que le bonheur n'est pas dépendant des circonstances extérieures.

« Oui »

Tu reconnais donc qu'on imagine souvent que telle ou telle chose va enfin nous rendre heureux.

« Oui »

Et quand cela arrive, que se passe t-il ?

« Et bien, il peut ne rien se passer, mais on peut effectivement être heureux ! »

Comme un enfant à qui on a acheté le tout nouveau jouet qu'il désirait ?

« Ca ressemble à ça. »

Et est-ce que ça dure. Le bonheur que tu as éprouvé le jour de ton mariage et de la naissance de ta fille a t-il duré ?

« Non »

Pourtant tu as dit toi-même que c'était ce que tu désirais le plus au monde ?

« Oui, c'est vrai »

Donc, même ce que tu désires le plus au monde n'a pas la force de te rendre définitivement heureux ?

« Non »

Maintenant essaies de te rappeler. Les jours où tu as éprouvé le bonheur sans aucune circonstance, comment te sentais-tu ?

« Très bien »

Que désirais-tu dans ces moments là ?

« Je ne me souviens pas avoir désiré quoi que ce soit d'autres que ce que j'avais sur le moment ! »

Pourtant tu n'avais rien de spécial « sur le moment » ?

« Rien du tout. Des jours absolument comme les autres ! »

La vie répondait-elle à ce moment à tes désirs ?

« Indirectement oui, puisque je ne désirais rien ! »

Vois-tu encore le lien entre bonheur et désir ?

« Je commence à comprendre ! Je suis heureux si la vie répond à mes désirs ! Si je veux être mince, et que je le suis, je suis heureux ! Sinon, je suis malheureux ! Si je rêve de me marier, le jour où « ça » arrive, je suis très heureux. Si ça n'arrive jamais, je risque d'être malheureux ! Si je n'ai pas de désirs, je suis donc heureux, comme ces jours où n'éprouvant aucun désir, J'ETAIS HEUREUX ! »

Oui, on approche. Crois-tu que la vie puisse répondre à tous tes désirs ?

« Bien sûr que non, j'en ai tellement, et des nouveaux tous les jours, comment le pourrais t-elle ?! »

Es-tu condamné à être malheureux, sauf certains jours de Grâce où la vie t'accorde une partie de ce que tu souhaites ??

« Je crois comprendre. En fait, je ne pourrais jamais être heureux ! »

En es-tu sûr ?

« Sauf si j'arrive à éliminer tous mes désirs ! Comme ces jours où je n'avais aucun désir. Comme j'étais heureux ! Si je n'ai plus de désirs, je peux être heureux définitivement ! »

Pourquoi veux-tu éliminer tous tes désirs ?

« Et bien pour être heureux ! »

Pourquoi veux-tu être heureux ?

« ……. »

Alors ?

« Et bien, parce que je…… parce que je désires le bonheur ! »

Donc tu veux éliminer tous tes désirs pour réaliser cette sorte de désir suprême qu'est le bonheur ?

« Oui »

Le bonheur étant pour toi l'« absence de désirs », et comme tu « désires le bonheur », on peut donc dire que tu désires l' « absence de désirs » ?

« Oui »

Et que fais-tu du « désir de l'absence de désir » ?

« Je ne sais plus »

Pour être heureux, tu veux éliminer tes désirs. N'est-ce pas ?

« Oui »

Mais pourtant, ce qui est à la racine de cela, c'est le désir d'être heureux. Je me trompe ?

« Non, c'est bien ça »

Qu'est-ce qu'être heureux, pour toi ?

« Et bien c'est ressentir cet état que j'ai éprouvé certaines fois dans ma vie ! »

Es-tu sûr que ça se limite à ça ?

« Je pense. En tout cas pour moi, oui ! »

Et pour les autres ?

« Je n'en sais rien. Je ne sais pas ce qu'ils ressentent ! »

Alors comment peux-tu être sûr que ce que tu as ressenti est bien le bonheur ?

« Je n'en sais rien. Je pense que c'est cela, en tout cas j'imagine que c'est ça ! »

Donc tu cherches à trouver ce que toi tu appelles le bonheur, et tu définis le bonheur par rapport à certaines expériences que tu as pu vivre ?

« Oui ».

Est-ce LE BONHEUR ou l'image que tu as du bonheur ?

« Oui, c'est plutôt l'image que j'ai du bonheur ! »

Donc, tu désires « l'image que tu as du bonheur » ?

« En gros, oui ».

Tu cherches à éliminer tes désirs, pour un autre désir qui n'est qu'une image ?

« Je ne vous suis plus ! »

Pourquoi éliminer tes désirs ?

« Pour être heureux ! »

Qu'est-ce que « vouloir être heureux » ?

« Un désir »

Qu'est-ce que « le bonheur » ?

« Une image »

Qui recherche le bonheur ?

« Et bien tout le monde ! »

Oui mais là concrètement, qui ici recherche le bonheur ?

« Et bien moi ! »

C'est donc toi qui recherche le bonheur ?

« Oui, c'est moi ! »

Chercher le bonheur est selon tes termes un « désir », et le bonheur est lui une image. Toi, tu cherches le « bonheur ». Et toi, Qui es-tu ?

« Je suis……….je ne sais pas ! Je suis moi! »

Es-tu celui qui cherche, court après une image ?

« Non, bien sûr que non ! Qui pourrait courir après une image ?!! »

Pourtant, tu cours après le bonheur, non ?

« Oui »

Et le bonheur est une image, non ?

« Oui »

Donc tu cours après une image, pourtant tu n'es pas celui qui court après une image ? N'es-tu donc pas toi ?

« Ben si ! »

Alors que tu cours après l'image qu'est le bonheur, comment ne peux-tu pas être toi qui court après cette image ??

« ………. »

Alors, si tu n'es pas celui qui court après cette image, qui peux-tu être » ?

« Je suis moi, je te l'ai déjà dit! »

Oui, mais moi aussi je suis moi! Sommes-nous une seule et même personne ?

« Bien sûr que non! »

Comment pourrais-tu te définir ?

« Je m'appelle x, j'ai 30 ans, je suis marié, j'ai une fille..... »

Donc, si je t'écoute, ce que tu es se résume à ton état-civil ?

« Non, on peut dire aussi que je suis gentil, serviable, un peu colérique..... »

Alors ce que tu es se résume à ton caractère ?

« Non »

Qu'es-tu d'autre alors ?

« Et bien je suis « moi », et moi se résume effectivement à mon état-civil et mon caractère, et d'autres choses encore, mais..... »

Es-tu ton prénom ?

« Non »

Es-tu ton âge ?

« Non »

Es-tu « le fait d'être papa » ?

« Non »

Alors qu'es-tu?

« ..... »

Que sont toutes ces caractéristiques, si elles ne sont pas toi ?

« Ce sont des statut, des sortes d'étiquettes pour me définir, m'identifier »

Et toi, te limites-tu à ces « étiquettes » ? Es-tu une étiquette ?

« Non, je ne suis pas ces étiquettes ? »

Alors si tu n'es pas « x, qui a 30 ans, est marié, a une petite fille, est gentil et serviable mais un peu colérique etc... », qui es-tu ?

« Je ne sais plus. Je dois être celui qui est derrière tout cela! »

Qui est derrière tout cela? Si tu ne peux pas dire je suis telle ou telle image, telle ou telle étiquette, qui es-tu ?

« Je suis celui qui reste quand on enlève toutes ces étiquettes, je suppose! »

Comment ça !?

« Je crois que,…..non, je sais que toute ma vie, je cours après des images, des désirs, des projections. Je ne peux pas courir après des images, c'est impossible ! Sauf si moi-même je suis une image !! Je suis une image ! Je ne cours pas après des images tout simplement parce que je suis moi-même une image. Et je ne suis pas « moi-même » parce que « moi-même » est une image ! Une simple image qui court après d'autres images ! Mon dieu, alors qui suis-je ! Mais c'est tout simple, je n'ai pas besoin d'être ci ou ça, untel ou autre tel, je n'ai pas besoin d'être une image, je n'ai pas besoin d'être, car JE SUIS ! »

« Merci »

Pourquoi me remercies-tu ?

« Car vous m'avez montré le caractère illusoire de mes désirs, et donc de « moi » ! Vous m'avez montré que JE SUIS »

Mais avant, tu n'étais pas ?

« Si, mais je ne le savais pas ! »

Comment pouvais-tu ETRE sans le savoir ?

« Je me prenais pour l'image, et l'image ne peut pas « se savoir », elle ne peut pas ETRE ! Elle ne peut qu'« être une image ! »

Et maintenant ?

« L'image ne se prend plus pour moi, et moi, JE SUIS ! »

 

Anonyme



19/04/2007
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